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 Sujet 26 : Chimère

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Chimère


Chimère

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Sujet 26 : Chimère VIDE
MessageSujet: Sujet 26 : Chimère   Sujet 26 : Chimère Icon_minitimeSam 24 Juin - 16:18






CHIMÈRE


Nom: Ivanov
Prénom(s) :  Anja
Nom de code : Chimère (Le seul nom qu’elle donne)
Âge : 11 ans
Race : Mutante
Statut Matrimonial : Célibataire
Orientation sexuelle : Inconnue pour l’instant
Études / Métier : Voleuse en herbe / Fugitive
Particularité : Deux petites cornes sur le crânes et des yeux ambrés qui irradient lorsqu’elle utilise son pouvoir
Groupe : Mutants
Affiliation : Aucune
Avatar : Jodelle Ferland
Personnage Inventé? : Oui
Crédits : Pinterest, Tumblr et moi même

Le Caractère



Krrrzzzz…. Clac !

Coucou ! C’est moi !
J’ai trouvé ce vieux bidule qui sert à enregistrer la voix dans une poubelle ce matin. Les gens jettent de ces trucs, c’est pas croyable.
Je me souviens que les gens d’en haut racontent parfois des trucs dans ce genre d’appareil, alors j’ai décidé de faire pareil, ça peut être rigolo.
Alors je m’appelle Chimère, j’ai 11 ans et demi, j’ai des cheveux noirs et en fait c’est super ennuyeux de me décrire.
Je vais plutôt parler de ce que j’aime ou pas tiens !
J’adore les pommes, c’est sucré, c’est délicieux et c’est plein de vitamines ! Mais les gens jettent pas souvent des pommes c’est dommage. J’adore aussi les gâteaux fourrés à la crème et c’est déjà plus facile à trouver, surtout dans les poubelles des supermarkets. Mais bon pour tout ça faut remonter à la surface et j’aime pas trop remonter à la surface. Ah oui je l’ai pas dit ! Je vis dans les égouts et les souterrains sous la ville. C’est trop cool non ? Je suis comme une chauve souris mais en plus gros sauf que je vole pas. En fait je suis plutôt comme une taupe. D’ailleurs Karl m’a dit qu’on nous appelait “le peuple taupe” à la surface. Moi je trouve ça cool !
Ah oui, Karl c’est mon meilleur ami, c’est même un peu comme mon papa je crois. C’est lui qui m’a trouvé y a un an près de la colonie. Il est très gentil et super intelligent et en plus il connait les souterrains comme sa poche. C’est lui qui règle les problèmes dans la communauté, c’est un peu comme le chef, mais il aime pas qu’on dise que c’est le chef.
J’aime beaucoup les gens de la communauté. Ils m’ont tous accueillie et acceptée quand Karl m’a ramenée. On est pas très nombreux, six avec moi, plus Démineur, et du coup on se sert les coudes.
Karl il m’a appris à me déplacer dans les souterrains et à guetter la nuit et repérer les bons endroits pour sortir à la surface et trouver des choses utiles. Il sait plein de trucs et il m’en apprend beaucoup. Il m’a aussi dit qu’il fallait se méfier des gens de la surface, que le monde là haut était fou, plein de combats et de haine.
Moi les gens de la surface, ils me font peur… Ils sont froids et méchants et ils se battent entre eux pour un rien. Mais c’est vrai que le monde lui il me rend curieuse, et c’est pas toujours facile de résister à aller le visiter, même si je sais qu’il vaut mieux que je me cache.
Ce que j’aime le plus c’est rester jusqu’à l’aube pour voir le soleil se lever. Mais comme ça inquiète Karl je le fais pas trop souvent.
Et puis les souterrains aussi c’est amusant. C’est super grand et y a plein d’endroits à explorer ! Bien sûr y a aussi des endroits interdits mais je m’en approche pas. Enfin... pas trop.
En ce moment je passe presque toutes mes journées à me balader dans les souterrains et explorer les endroits que je connais pas, quand je cherche pas de la nourriture pour la communauté. Mais j’aime bien aussi rester au camp à écouter de la musique sur le poste de radio de Karl. Vous connaissez le rock’n roll ? C’est lui qui m’a fait découvrir, c’est vraiment génial !
J’aime bien l'obscurité des tunnels, on se sent comme une ombre parmi plein d’autre et ça me permet de cacher mes cornes. Enfin pour ça j’ai aussi la capuche de mon sweet, mais c’est moins efficace quand même.
À l’inverse j’aime pas trop la lumière trop vive, ça pique les yeux. Surtout la lumière blanche. J’aime pas non plus les gens qui crient fort, ça fait mal aux oreilles et ça me donne envie de les boucher très fort. Mais ce que j’aime le moins… c’est les salles blanches avec plein d’aiguilles et de bouteilles bizarres… Ça fait peur et ça me rappelle le couloir gris… Brrr…
C’est aussi pour ça que je me cache. Pour pas que les méchants en manteau blancs me trouvent et me ramènent là bas. Karl dit qu’ils me trouveront jamais sous-terre et ça me rassure un peu.

Chim ? Tu parles toute seule ? Dépêche toi y a une boîte de chili qui attend sur le feu.

Miam ! J’arrive !
Bon je te laisse petit appareil ! T’as pas intérêt à répéter tout ce que je t’ai dit à quelqu’un, sinon je te remets dans la poubelle !
Je plaisante ! Mais je te parlerais plus.

Dvvvrrrr… clac !



Les Capacités



Rapport GD54,
Docteur Seimong,
Sujet : Observations concernant les capacités spéciales du sujet 26.

L’intégration des gènes mutants synthétiques dans l’ADN du sujet, conformément au projet Chimera, a été un succès. Les capacités de 26 s’en sont trouvées changées par rapport à leur état d’origine même si cela n’a étrangement pas affecté son apparence contrairement aux sujets précédents.
Voici mes constatations sur le pouvoir obtenu que nous avons baptisé “Mara”.

À l’origine, l’intégration dans les cellules souche du gène synthétique Z33 avait pour but de permettre à l’hôte l’émission de phéromones de contrôle similaires à celles de certains insectes ; ceci dans l’objectif à long terme de contrôler toute une population. Néanmoins les gènes mutants d’origines du sujet 26, plutôt que de se faire dominer et remplacer par les Z33, sont parvenus à fusionner avec, donnant un tout nouveau gène mutant aux effets surprenants. C’est ainsi qu’est né Mara.
Mara agit comme un poison neurotoxique invisible à l’oeil nu. Sous l’effet d’une impulsion émotive de son hôte, il libère des milliards de toxines par l’épiderme du sujet 26. Si elles sont inhalées, ces toxines s’attaquent directement à l’amygdale du cerveau et y crée peu à peu des lésions plus ou moins importantes. Les conséquences en sont des absences, un état de paranoïa avancé et, à plus long terme, des hémorragies au niveau du cortex pariétal. Mais les conséquences les plus importantes sont les hallucinations extrêmement poussées produites alors par le cerveau sous l’influence de ces toxines. Elles sont la clé de voûte de Mara.
Après études, nous sommes à même d’affirmer aujourd’hui non seulement que ces illusions sont différentes selon les individus mais aussi qu’elles sont dirigées par les émotions que ressent le sujet 26. En effet, les ressentiments forts de 26, seuls déclencheurs de son pouvoir pour le moment, agissent comme un catalyseur sur Mara. En plus d’en augmenter les effets, ils influencent la nature des toxines et donc l’émotion qu’elle déclencheront chez la victime. Ainsi, si 26 ressent de la peur, sa victime aussi.
Pour l’instant nous n’avons recensé que deux états d’influence émotionnelle chez le sujet 26 : la peur et la colère. Malgré tout, la théorie semble valide, les prochains tests le confirmeront.
Phénomène étonnant que nous avons pu noter, 26 semble se lier à ses victimes lors de l’attaque des toxines, comme une sorte d’hyper-empathie, résultat sans doute des toxines qu’elle produit. Cela la maintient dans un état émotionnel fort et, apparement, lui fait partager certaines visions de ses victimes. Il faudra trouver le moyen de corriger ce problème si nous voulons agir sur un plus grand nombre de cibles car ce lien emo-sensoriel épuise le sujet 26 et lui déclenche des crises d'hystérie difficiles à calmer à cause de son jeune âge.

Voici mes constats sur les capacités de 26.
Je conclurai en avançant que si le projet Chimera n’a pas donné les résultats escomptés, la création inattendue de Mara nous offre de nouvelles possibilités tout aussi intéressantes.
Je peux vous l’affirmer, le sujet 26 est dangereux et avec un peu d’efforts nous pourront en faire une arme redoutable.

Y. Seimong



Et toi ?


Prénom / pseudo : Rine
pays / région : France, toujours dans un trou paumé. =P
fréquence de connexion : Deux-trois fois par semaine minimum
Comment as-tu connu le forum ? : Grâce à Lauraaa ! ♥ ^.^
Code règlement : validé
Dernier mot : Merci à la communauté de Marvel Universe pour ce nouveau forum génial ! =D
cobain.


Dernière édition par Chimère le Sam 24 Juin - 16:26, édité 1 fois
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Chimère


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MessageSujet: Re: Sujet 26 : Chimère   Sujet 26 : Chimère Icon_minitimeSam 24 Juin - 16:19








La Biographie



Partie I

8 décembre 2005, 22h34, Kiev, Ukraine.

Un homme courrait dans les rues froides de Kiev, essoufflé mais s’efforçant de garder un rythme soutenu. Malgré l’hiver approchant et les basses températures, la neige n’était pas encore tombée, ce qui facilitait sa progression. Ignorant le point de côté qui lui brûlait le flanc gauche, il remonta la rue en pente dans laquelle il se trouvait pour se diriger vers un immeuble qui faisait l’angle. Il tenait serré contre lui un petit paquet enveloppé dans du papier craft.
Arrivé devant le bâtiment, il poussa la porte principale sans attendre et y pénétra, à bout de souffle. Ne prenant même pas le temps d’attendre le vieil ascenseur central, il s’élança dans les escaliers dont il gravit les marches quatre à quatre et déboula dans le couloir du deuxième étage.
Lorsqu’il poussa la porte de l’appartement 7, il était hors d’haleine mais souriait, une lueur impatiente et joyeuse dans le regard. A l’intérieur du petit deux pièce, une femme d’une soixantaine d’année était assise à une une table centrale et semblait l’attendre. L’homme s’approcha en lança avec joie :

“ Alors Marina ? Comment vont t’elles ? Comment vont ma femme et mon enfant ? “

La concernée ne lui répondit pas et releva vers lui un regard empli de peur, serrant fort contre son torse le petit crucifix qu’elle tenait dans sa main.
Inquiété par son silence et le regard qu’elle lui avait adressé, l’homme se rida un peu plus et perdit son sourire. Posant son paquet sur la table qui révéla contenir un ours en peluche, il se précipita dans la pièce adjacente.
Dans celle ci, une femme plus jeune était allongée sur lit, les cheveux en bataille et le visage marqué par l’épuisement. Mais en le voyant arriver, elle lui adressa un sourire radieux et ses yeux brillèrent d’émerveillement. Tendrement, elle desserra légèrement les bras qu’elle avait croisés sur sa poitrine, dévoilant la petite masse enveloppée dans un linge qu’elle tenait contre elle.

“ C’est une fille Anton. On a une magnifique petite fille. “ prononça la jeune femme d’une voix faible mais emplie de joie.

Ne parvenant pas à ôter le doute qui envahissait son esprit, l’homme s’avança jusqu’à son épouse le coeur battant. Tendu comme un arc, il pencha la tête pour observer le nourrisson enroulé dans le linge. Ses yeux s’écarquillèrent alors d’horreur.
Le nouveau-né qui se trouvait dans les bras de sa mère avait l’air d’un enfant en pleine santé, si on excluait les deux petites protubérances qui émergeaient de son crâne pour former une paire de petite cornes. Mais le pire fut lorsque le nourrisson entrouvrit les yeux, révélant à son père des iris…

“ Orange… Ils… Ils sont orange. ”

L’homme recula en vacillant, ayant du mal à rester sur ses jambes. Sa femme lui lança un regard perçant.

“ Et alors ? répliqua t-elle d’un ton sec. Ses yeux sont sublimes. “

Anton se reprit quelque peu et son visage passa par différentes émotions pour finalement se fixer sur un crainte profonde mêlée de colère.

“ Ce n’est pas notre enfant Helen. C’est… un monstre. Un rejeton que le diable nous a envoyé. “

La femme le fusilla d’un regard noir et sa voix se fit aussi agressive que le grondement d’une lionne.

“ Je t’interdis de parler d’elle comme ça ! Elle s’appelle Anja et c’est notre fille ! Peu importe ce que tu penses, je suis heureuse et je l’aime déjà et tu devrais être ravi toi aussi ! “

Anton ouvrit la bouche pour protester. Mais sa femme le poignarda d’un nouveau regard assassin, lui interdisant toute remarque.
Alors, pendant que Helen reportait son attention sur le nouveau-né et le berçait doucement avec amour en lui chantant une berceuse en russe, l’homme jeta au nourrisson un regard emplit d’un profond dégoût.
Ce jour là, Anja Ivanov vit le jour, créant une brèche irréparable entre ses parents.

Partie II

“Rapport 37U400,
Les informations transmises le 16/12/2006 par un particulier ont été vérifiées et confirmées. Nous validons donc la présence d’un mutant dans le secteur 3 de Kiev en Ukraine. Demande d’intervention confirmée, un groupe de récupération interviendra dans une demi-heure.”


Durant l’année qui suivit, l’amour de Helen pour sa fille ne fit que croître, tout comme le dégoût d’Anton à son égard. Si la première, une fois remise de son accouchement, donna à l’enfant autant d’affection qu’elle pouvait en donner, le second commença à s’éloigner de plus en plus de sa petite famille qu’il n’acceptait plus, noyant sa crainte et son mépris dans l’alcool.
Les choses empirèrent particulièrement lorsque les rêves commencèrent. La nuit, alors que tout trois dormaient, des images commencèrent à envahir les songes de Helen et Anton. Ce n’était pas des rêves, mais des images bien plus nettes et réalistes. D’abord de simples objets ou animaux, ou même des couleurs se promenant sur une toile vide, les images devinrent par la suite plus complètes : des personnes effectuant des actions, se parlant entre eux, des papillons changeant de couleur à chaque battement…
Les images restaient très présentes dans l’esprit des deux parents une fois réveillés contrairement à de simples rêves. Si Helen prit le parti d’apprécier des images apaisantes, Anton accusa le coup et tourna bientôt ses soupçons vers son enfant qui leur avait d’après lui apporté le malheur. Sa superstition ne fit qu’augmenter lorsque les images se firent plus présentes au fil des mois, jusqu’à s’imposer à eux en pleine journée sans qu’ils soient endormis, des illusions qui apparaissaient sous leurs yeux sorties de nul part.
C’en fut trop pour le père de famille qui en fut convaincu que l’enfant avait maudit leur famille.

Trois semaines plus tard, alors que le soleil se couchait, l’homme rentra à l’appartement, le regard sombre, la mine marqué par le tourment et l’alcool.
Helen qui venait de réussir à apprendre à la petite Anja, agée de 1 an, à faire ses premiers pas maladroits, allait lui annoncer la nouvelle mais perdit son sourire en voyant son visage et son air agité.

“ Anton ? Qu’est ce qu’il se passe encore ? “

L’homme ne put soutenir le regard de sa femme. Il s’avança vers un placard et en sorti une bouteille de vodka dont il avala une gorgée malgré son état d’ébriété déjà avancé.

“ Je devais le faire Helen. répondit il enfin en fuyant toujours les yeux de la jeune femme. Cette enfant, cette... créature… ne va nous apporter que du mal. Elle allait… envoyer nos âmes directement en enfer. “

Le visage de sa femme perdit toutes ses couleurs.

“ Qu… Qu’est ce que tu as fait ? “

Sans attendre la réponse, elle se précipita à la fenêtre et observa la rue. Là, dehors, garé devant l’immeuble, une camionnette noire aux vitres teintées laissait sortir plusieurs personnes vêtues d’armures de protection anti-émeutes et armées de fusils. Elles étaient dirigées par deux hommes portant des manteaux de cuir bardés de fourrure qui leur indiquaient la porte de l’immeuble.
L’instinct maternel de Helen ne la fit pas hésiter un instant. Elle s’empara de son manteau et fouilla en vitesse dans celui de son mari pour en sortir des clefs de voiture. Puis elle attrapa sa fille dans ses bras et s’avança vers la porte de l’appartement. Anton tenta de la retenir en lui mettant une main sur l’épaule.

“ A… Attend Helen, tu ne sais plus ce que tu fais… Ne gâche pas ta vie pour ce… monstre cornu. On… On peut encore y arriver toi et moi. “

La femme le repoussa violemment et lui lança un regard de profond dégoût. Juste avant de passer la porte, elle lâcha alors d’une voix glaciale :

“ Tu n’es plus rien à mes yeux Anton. J’espère que tu vivras longtemps et seul pour avoir tout le temps de te rappeler ce que tu as perdu aujourd’hui. ”

La porte claqua, laissant l’homme s’écrouler par terre, vaincu par l’alcool et l'abattement.

Helen courrait à perdre haleine dans les couloirs de l’immeuble. Serrée dans ses bras, la petite Anja ouvrait de grands yeux curieux sur tout ce qui se passait.
Sachant la porte d’entrée de l’immeuble inaccessible à présent, la jeune femme prit le chemin opposé et se dirigea sans changer de rythme vers l’escalier de secours à l’arrière du bâtiment. L’air froid de l’hiver l’accueillit et elle frissonna, serrant davantage sa fille contre elle pour la protéger. Elle dévala l’escalier en métal aussi vite qu’elle le put sans risquer de tomber et arriva dans la ruelle qui serpentait entre les immeubles.
Son coeur tambourinait dans sa poitrine, mais elle ne pouvait pas prendre le risque de s’arrêter pour reprendre son souffle, ses poursuivants devaient déjà être à ses trousses.
Elle s’empressa d’atteindre la rue adjacente et y jeta un oeil prudent. Les hommes aux manteaux de cuir étaient toujours là, guettant l’entrée de l’immeuble. Helen prit une grande inspiration, elle n’aurait le droit qu’à une seule chance.
Sans plus tarder, elle s’élança, courant aussi vite qu’elle le pouvait sans attirer l’attention. Elle avait presque atteint l’autre coté de la rue où se trouvait la voiture d’Anton lorsque les hommes devant la camionnette se mirent à crier. La jeune femme serra les dents, elle était repérée.
Sans ralentir, elle ouvrit en vitesse la voiture, posa Anja sur le siège passager et se plaça elle même devant le volant. Elle claqua la porte et la bloqua alors que ses poursuivant se ruait sur la voiture et se mettait à frapper aux vitres. Helen ne laissa pas la panique l’envahir et prit une seconde pour placer sa fille entre ses jambes et boucler sa ceinture. Sans siège auto, impossible de faire mieux. Puis elle mis le contact et fonça, obligeant les hommes en manteaux de cuir à s’écarter vivement du véhicule. La voiture s’éloigna à toute allure dans les rues de Kiev, mettant à chaque secondes plus de distances entre Anja et l’immeuble qui l’avait vu naître.
Arrivée sur l’autoroute, Helen se laissa enfin aller à sa détresse. Des larmes incontrôlables coulèrent sur ses joues alors que le contrecoup de tout ce qui venait de se passer et de tout ce qu’elle abandonnait la frappait de plein fouet. Elle plaqua une main sur sa bouche pour étouffer une exclamation plaintive et horrifiée.

“ Ma ? “

Retrouvant un petit sourire malgré ses larmes, Helen jeta un regard rapide à sa fille qui l’observait de ses grands yeux de feu et avait prononcé une petite élocution inquiète.

“ Tout… Tout va bien ma puce, on va aller vivre loin d’ici toutes les deux d’accord ? “

Essuyant ses larmes, Helen se concentra sur la route, sa détermination retrouvée. Pour sa fille, elle devait accepter ses sacrifices. Pour elle, elle affronterait la haine du monde.

Partie III

“ 25 Janvier 2008, 14h16, Marki, Pologne
Journal de Gustaw Czapka, directeur de l’orphelinat de Marki

Cela fait deux mois que la petite Anja est parmi nous et elle commence à peine à sécher ses pleurs. Tout cela est très dur pour elle, mais ça l’est pour chaque orphelin que nous hébergeons ici.
Je me souviens lorsque sa mère l’a amenée ici. Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé à Helen, à l’époque ce n’était elle même qu’une enfant. Et ce jour là, la voilà qui débarque d’Ukraine accompagnée d’une petite fille au physique étrange.
Je me souviens de son regard. Elle était épuisée et avait dans les yeux cette lueur de peur qu’ont les personnes qui sont continuellement traquées. Elle serrait dans ses bras son enfant qui devait à peine avoir deux ans. Elle m’a supplié de s’occuper la petite Anja. Quand j’ai voulu l’interroger, elle m’a seulement dit que des personnes malveillantes les poursuivaient sans relâche depuis un an et qu’elle avait fini par réussir à fuir l’Ukraine pour tenter de les semer. Elle a ajouté qu’elle devait absolument les entraîner le plus loin possible de sa fille et m’a de nouveau imploré de la prendre.
Devant sa détresse et malgré l’apparence… cingulière de la petite Anja, j’ai fini par accepter. C’était le moins que je puisse faire pour la fille de mon vieil ami Sergey. Aussitôt ma parole donnée, Helen est repartie, non sans avoir serrée un bon moment sa fille contre elle. Le spectacle était déchirant et je ne saurais dire qui d’Anja ou Helen pleurait le plus. Quand cette dernière est repartie vers sa voiture, la fillette hurlait et l’appelait de toute ses forces. J’ai eu tout le mal du monde à la retenir et à la calmer.
Elle a passé presque un mois entier enfermée dans mon bureau, loin du regard de tous à pleurer et regarder par la fenêtre comme si elle attendait que sa mère revienne. Nous avons fini par la convaincre de dormir dans une chambre commune et tous les membres du personnel de l’orphelinat ont fini par accepter ses particularités physiques qui rebutaient certains.
Son intégration n’est pas facile et son aspect étrange n’aide pas, mais je suis sûr qu’avec de la patience, les autres enfants l’accepteront aussi.”


Le soleil de l’après midi filtrait à travers les volets rabattus du petit bureau. L’été était particulièrement chaud cette année, obligeant les résidents de l’orphelinat à s’abriter à l’intérieur du bâtiment.
Assis derrière son bureau, Gustaw essuyait ses lunettes plus par réflexe qu’autre chose. Son regard pensif se perdait dans la contemplation du rapport de conduite posé devant lui et particulièrement sur le prénom qui s’y trouvait : Anja.
De petits coups légers frappèrent soudain à la porte du bureau. Soupirant au vu de l’entretien qui l’attendait, l’homme se laissa aller dans son fauteuil et prononça un “Entrez” calme et posé.
La porte s’ouvrit et une petite silhouette brune se faufila à l’intérieur de la pièce.

“ Bonjour Anja. prononça Gustaw en adressant un sourire aimable à la fillette qui s’asseyait devant lui. Comment vas tu aujourd’hui ? “

La concernée haussa les épaules sans répondre et plongea son regard orangé dans les yeux de l’homme. Celui ci se sentit aussitôt légèrement mal à l’aise. Malgré qu’il se soit habitué depuis longtemps à la teinte étonnante de ses iris, tout comme aux fines cornes qui émergeaient de ses cheveux, il se sentait souvent troublé par le façon qu’avait la fillette de regarder les gens, comme si elle scrutait leur âme.
Il en profita également pour l’observer. Qu’est ce qu’elle avait grandi en quatre ans. L’enfant de deux ans qui pleurait toutes les larmes de son corps à la perte de sa mère était devenue une petite fille de 6 ans intelligente et au caractère plutôt bien trempé malgré la réserve qu’elle montrait envers les gens et particulièrement les adultes. Malheureusement, il arrivait souvent que ce caractère lui fasse s’attirer des ennuis.
Gustaw prit un air plus sévère et reprit :

“ Je suppose que tu sais pourquoi tu es là. Peux tu m’expliquer ce qu’il s’est passé avec le petit Eryk hier matin? ”

Anja fit la moue et consentit cette fois à répondre avec un très léger accent d’Europe de l’est :

“ J’lui ai juste fait peur, toute façon c’est qu’un trouillard. Et puis c’est lui qui avait commencé d’abord, il m’a traitée de minus cornue. Et après il pleure toujours comme un p’tit. ”

Gustaw se massa les tempes un instant et enchaîna :

“ D’après ce qu’on m’a dit, Eryk se serait enfui en voyant une araignée de la taille d’un cheval. Alors même qu’il est arachnophobe. ”

La fillette se renfrogna et se mit à marmonner.

“ Il avait qu’à pas venir m’embêter, je lui ai rien demandé moi d’abord. “

Gustaw soupira de nouveau. Trois ans plus tôt, lui et les autres résidents de l’orphelinat avait découvert l’étrange pouvoir d’Anja. Par une simple pensée, la fillette semblait capable de déformer la perception qu'avaient les gens de la réalité et faire apparaître devant leurs yeux les images qu’elle imaginait dans sa tête. Ces illusions extrêmement poussées avaient en premier terrifié l’ensemble du personnel. Mais après un temps certain, tous avaient peu à peu fini par tolérer, à défaut d’accepter, cette capacité surnaturelle de l’enfant. Cela avait été plus facile du fait qu’Anja était peu turbulente et que les illusions qu’elle créait se montraient le plus souvent positives. Les enfants avaient d’ailleurs été les plus rapides à accepter ce pouvoir et avait prit le partie de s’en émerveiller, s’adaptant rapidement.
Gustaw prit un ton sévère.

“ Anja ! Qu’est ce que je t’ai déjà dit ? Tu ne dois pas profiter de cette capacité que tu as pour t’attaquer aux autres. Ce n’est pas de cette façon que tu régleras les conflits. Tu m’as bien compris ? ”

Malgré son caractère, la fillette se sentit soudain toute penaude et baissa la tête d’un air coupable. Elle finit par approuver d’un hochement de tête résigné. L’homme s’adoucit aussitôt et laissa même un sourire s’étirer sur ses lèvres.

“ Bon, si tu as compris, nous en resterons là. Mais cette semaine ce sera toi qui fera le lit de tes camarades de chambre. N’oublie pas que tu n’es pas toute seule dans cet orphelinat et chaque enfant est important. D’accord ? ”

La fillette hocha de nouveau la tête, mal à l’aise. L’homme la rassura d’un nouveau sourire puis l’enjoignit à rejoindre le réfectoire pour le dîner. Anja ne se fit pas prier et quitta la pièce, laissant l’homme seul et pensif.


“ Malgré l’ampleur de ce qui est désormais confirmé comme une attaque extra-terrestre, les incroyables exploits de ce groupe baptisé les Avengers ont enthousiasmé nos concitoyens…”
La nouvelle était tombée aux informations, parcourant toutes les chaînes de télévision dans le monde entier.
Même à l’orphelinat de Marki, on ne parlait que de ça.
“Nous ne sommes pas seuls dans l’univers.” “Des héros existent pour protéger le monde.”
C’était dans toutes les bouches.
Sauf une.
Le jour où les légions de chitauris se déversèrent sur New York, fut aussi celui où la vie d’Anja prit un tournant beaucoup plus sombre…
Cet après-midi là, alors que chacun était fixé devant son poste de radio ou de télévision à suivre le cataclysme de l’attaque extra-terrestre avec inquiétude, Anja elle, se promenait en rêvassant dans les rues de Marki. En général, elle n’avait pas le droit de sortir de l’enceinte de l’orphelinat tout comme les autres enfants, sauf accompagnée. Mais elle avait pour une fois décidée de faire le mur pour aller acheter des sucreries à la confiserie du coin pour elle et ses amies avec les sous qu’elles avaient toutes les quatre cotisé.
Sur le chemin, la fillette prenait son temps et rêvassait en chatonnant une petite mélodie sortie de ses souvenirs :

“ Tili tili bom, ferme tes yeux maintenant.
Quelqu’un marche hors de la maison, et frappe à la porte.
Tili tili bom, les oiseaux de nuit chantonnent.
Il est dans la maison, pour voir ceux qui ne dorment pas. ”

Cette petite comptine aux paroles inquiétantes, elle la connaissait depuis toujours sans savoir où elle l’avait apprise. Mais peu lui importait, elle l’aimait bien. Elle continua donc sa route en fredonnant joyeusement.
Elle tourna alors un peu vite à un angle de rue et percuta quelqu’un. Reculant précipitamment, elle regarda l'homme qu'elle venait de bousculer. Il était grand, large d'épaules et vêtu d'un manteau de cuir brun pourvu de fourrure au col et d’un ceinture à laquelle était attaché un revolver. Son regard était dur comme l'acier, et tout aussi froid. Mais lorsqu'il vit la fille et les cornes qu’elle arborait sur la tête celui ci sembla s'allumer.

“ Tiens, tiens, tiens. On dirait que pour une fois on nous a bien renseigné. Ce sont de bien jolis yeux que tu as là petite. ”

Méfiante et inquiétée par le regard de l’homme, Anya recula. L’inconnu paru pourtant plus satisfait que jamais.

“ Impossible de s’y tromper, tu es Anja, la fille de Helen et Anton Ivanov. On peut dire que tu nous aura fait chercher longtemps. Mais finalement la chance nous sourit. “

Anja ne comprit pas ce qu'il racontait, mais de toute façon elle n'en aurait pas eut le temps. Car aussitôt l'homme la saisit par l'arrière du col de son t-shirt et la souleva de terre.
Anja cria, mais l'homme lui plaqua un main sur la bouche.

" Chhhhht. Nous autres nous aimons le silence et la discrétion. Je vais t'emmener là où personne ne te retrouvera plus, tu vas nous rapporter un joli pactole. "

Anja lui mordit alors la main à pleines dents, y arrachant un bout de chair. L'homme grogna de douleur et frappa la fillette au front, la sonnant. La fillette se sentit sombrer et tenta en désespoir de cause de faire appel à son pouvoir, mais elle tomba dans l’inconscience avant que celui ci s'éveille.

Lorsqu’elle reprit connaissance, Anja se trouvait dans une sorte de boite métallique, seule. Tout était sombre autour d’elle. Effrayée, elle se recroquevilla dans un coin et remonta ses genoux contre sa poitrine. La porte de la “boîte” s’ouvrit alors et deux hommes entrèrent.
En réflexe, Anja activa son pouvoir, projetant dans l’esprit des intrus les images de monstres cauchemardesques. Les deux hommes se figèrent instantanément avec un air hébété. Mais un troisième homme entra et se précipita sur la fillette sans faire attention aux illusions. Anja voulu s’enfuir, mais son agresseur la cloua au sol et enfonça une seringue dans la peau de son cou. Une atroce brûlure se répandit alors dans sa chaire, lui tirant un hurlement de douleur. Elle tenta de se débattre mais ses muscles s’ankylosaient de plus en plus sous l’effet du liquide qu’on venait de lui injecter.
Avant qu’elle sombre de nouveau, elle entendit ses trois kidnappeurs parler des “États-Unis”, de “Vente à très bon prix” et de “Centre d’expérimentation d’hydra”.
Puis ce fut le noir…

Partie IV

Rapport Y7AU8
Docteur Seimong
“ Sujet femelle, âgé de 8 ans tout au plus, originaire d’Europe de l’est (Pologne ou Ukraine, à définir).
Reçu le 04/09/2013 au centre d’expérimentation sur mutants B5.
Le sujet semble montrer une souche très intéressante du gène X. Après examen, son organisme semble tout à fait disposé à recevoir le hémo-mutagène Z33. Je demande donc une intégration au projet “Chimera” et un transfert immédiat en salle de conditionnement pour la procédure habituelle puis directement en salle de transfusion pour une implantation du gène cité. Le sujet portera le numéro 26.
Je veux assister à chaque étape. Ce pourrait bien être la plus belle occasion que nous ayons eut pour le Z33, ne la manquons pas. ”


J’ai mal…
Tout mon corps me brûle...
Où suis je ? Que font tous ces gens en blouse blanche autour de moi ?...
La douleur devient de plus en plus forte… Je veux hurler mais je n’y arrive pas...
Pourquoi mon corps ne m’obéit pas ? Qu’est ce que c’est tous ces tuyaux dans ma peau ?...
Je sens quelque chose de bizarre et d’effrayant grandir en moi…
J’ai peur…
J’ai mal…
Pitié, que ça s’arrête...

“ 9 septembre 2013, 15h44 Centre d'expérimentation sur mutants B5, État de Pennsylvanie, USA.
Entrée du journal du docteur Brigid Liveim

Un nouveau sujet est arrivé au centre la semaine dernière. Une fillette. Elle a été transférée en salle de conditionnement dans l’heure qui a suivi son arrivée, après les analyses d’usage, puis en salle de transfusion.
Dans toute ma vie, j’ai toujours réfléchi de manière scientifique, laissant de côté les sentiments et instincts qui pour moi n’apporte aucune autre preuve tangible que des réactions chimiques provoquées par le cerveau. Ce n’est que de cette façon que j’ai pu arriver où j’en suis aujourd’hui, repoussant les limites des connaissances connues.
Mais ce jour là, quelque chose s’est passé, quelque chose d’atroce et irrationnel. Alors qu’elle arrivait, attachée sur une civière et probablement droguée, les yeux de cette enfant aux iris ambrés ont rencontré les miens. J’ai vu au fond de ses pupilles une peur profonde et une lueur implorante qui m’ont frappé au plus profond de moi. Puis, lorsqu’on l’a placée sur la table d’opération et que les transfusion de mutagène ont commencé, j’ai vu les larmes inonder ses joues. La drogue l’empêchait de crier, mais son âme a semblé hurler dans la mienne, y éveillant quelque chose que beaucoup considère comme merveilleux mais qui pour moi est abominable :  mon instinct maternel…
La transmutation du gène Z33 a été un succès même si le conditionnement semble difficile et la fille a été placée en cellule isolée. Il faut que j’en sache plus sur elle. Tout ce que je sais pour l’instant, c’est que sa vie ne sera plus jamais la même à présent. “


Gris…
Tout est gris autour de moi.
Les murs vides, le plafond éclairé d’un néon, la porte métallique, même le long couloir dehors.
Il n’y a pas de fenêtre, pas soleil, seulement la lumière blanche qui me fait mal aux yeux. Je sais pas l’heure qu’il est, je crois que j’ai perdu la notion du temps.
Je comptais les repas qu’on m’amène de temps en temps, mais je sais plus combien ça fait maintenant.
Il fait froid ici, et j’ai peur.
Il y a… quelque chose de différent en moi… Quelque chose de mauvais…
Je sens plus mon pouvoir… Il réagit plus quand je l’appelle. J’ai l’impression qu’il est parti pour toujours. Je me sens encore plus seule sans lui… Et ce qui l’a remplacé… ça me terrifie...
J’entends des personnes parler dans le couloir de temps en temps, mais je ne comprends pas leur langue.
Je ne veux pas être ici… Je veux rentrer à l’orphelinat...

Rapport V22U7
Docteur Seimong
“ Les premiers tests sur humains du gène émergeant créé chez le sujet 26 sont extrêmement prometteurs. Si nous avions eut d’abord la déception de constater que l’hémo-mutagène Z33 n’avait pas été accepté par l’organisme du sujet sous sa forme initiale, nous sommes aujourd’hui face à un nouveau gène mutant créé à partir de la fusion des deux originaux montrant des caractéristiques au delà de nos espérances.
Nos tests ont révélé l’émission massive de toxines par le sujet 26 lorsque celui ci est soumis à un fort état de stress ou de stimulation émotionnelle. Ces toxines ont eut des effets très intéressants sur les sujets qui y ont été exposés. La plupart ont présenté des réactions de terreurs incontrôlables accompagnées pour certains d’une panique impressionnante qui nous ont permis de préciser l’effet des toxines : celles ci s’attaquent directement à l’amygdale, stimulant les mêmes émotions que ressent 26 et générant chez les victimes des déformations de la réalité et hallucinations avancées.
Force est de constater que plus l’exposition aux toxines est longue, plus les personnes touchées subissent de lésions au cerveau pouvant à forte dose entraîner une mort apparemment douloureuse, comme cela a été remarqué chez les patients 78R et 82R.
Quant à son conditionnement mental, l'âge peu avancé du sujet 26 l’a rendu très malléable au traitement mais nous a aussi obligé à nous adapter. Ainsi nous avons décidé de concentrer l’asservissement neuro-auditif sur une chansonnette russe qu’elle marmonnait en arrivant, comme pour se calmer. Un mois a suffit pour la conditionner totalement et elle est à présent entièrement manipulable et dénuée de volonté à l'activation de son conditionnement.

Le projet Chimera avait pour but de créer un mutant capable de contrôler la volonté et les rêves des masses. Mais nous avons fait mieux.
Nous avons créé une arme. Une arme au potentiel de destruction inattendu. ”



“ Entrée du journal du docteur Brigid Liveim,

Cela fait presque un an maintenant que cette enfant, Anja, est arrivée dans le centre. Douze mois et chaque jour qui passe me dégoûte un peu plus de ma personne.
J’ai appris à connaître le “sujet 26” durant tout ce temps. Plus que je ne l’aurais dû en fait. Ce n’était d’abord que de courts entretiens où je tentais d’établir un contact pour établir un profil psychologique. Contact que je n’ai eu qu’après quelques semaines d’essai. Heureusement, je parle un peu le polonais. Ou malheureusement.
Puis ces entretiens se sont transformés en discussions plus fréquentes et plus longues. Elle a commencé à me parler de sa vie d’avant, de ses rêves, de ses peurs, de son pouvoir originel. Jamais je n’aurais dû l’écouter…
Mais voilà, j’ai continué à la voir et à l’écouter et en retour, j’ai commencé à lui parler moi aussi. Elle posait beaucoup de questions à mon sujet et j’ai fini par lui répondre. Je lui ai parlé de tout : mon passé, ma passion pour la science génétique, mon intégration au groupe de recherche… Pourquoi a t’il fallu que je lui parle ?
Ensuite, j’ai commencé à lui apprendre l’anglais. Je m’étais dit qu’il serait plus facile de noter mes rapports si nous nous comprenions mieux. Du moins, j’essayais de me convaincre que c’était la seule raison. Anja a été une élève attentive et en 10 mois d’apprentissage journalier elle parlait un anglais hésitant mais tout à fait correct.
Et me voilà maintenant un an plus tard, bien plus proche de cet enfant que je n’aurais dû l’être…
HYDRA nous met sous-pression pour que nous avancions plus vite. Les tests avec elle se sont donc intensifiés.
Chacune de ces séances de test me fait l’effet d’une lame dans le coeur. Chacune de ses larmes de désespoir et chacun de ses cris m'horrifie…
Comment ai je pu oublier à ce point mon humanité ? Comment en suis je arrivée là ?
Je ne pourrais plus supporter cette situation très longtemps, ni se dégoût grandissant envers moi même.
Dire que je suis moi même à l’origine du projet Chimera. “


Non… Pas la pièce blanche… Pitié… Ne m’emmenez plus là bas…
Je ne veux pas… Je ne veux pas faire du mal à ces gens que je ne connais pas… Je ne veux plus faire mal à personne…
Leurs cris… Leurs cris résonnent dans ma tête… Ils ont peur, ils ont mal, je le sens…
C’est à cause de ce que je leur fait… Des choses que je leur fait voir…
Ça me fait peur… Et plus j’ai peur plus ils souffrent…
Je cris avec eux… Et ce qui est en moi se déchaîne...
Je ne veux pas…
Je vous en supplie, ne m’emmenez plus là bas…

“ Entrée du journal de Brigid Liveim,

20 septembre 2015.
La nouvelle nous est parvenue, HYDRA a intensifié ses attaques sur le SHIELD. Ils ont créé une nouvelle branche situé en Pensylvannie qui a été chargé de la direction du centre et a décidé de réorganiser la priorité de tous nos travaux.
Certains s’en réjouissent, d’autres pensent que ce n’est qu’un soucis de plus qui va nous demander de revoir notre organisation.
Pour moi, j’y vois enfin une opportunité, peut être la seule que j’aurais.
Une opportunité de mettre à exécution le plan le plus stupide et irrationnel que j’ai eu de toute ma vie. Un plan qui, s’il réussit, me permettra de donner une chance, si maigre soit elle, à ma petite protégée.
Une chance de vivre, loin de cet enfer. Une chance d’être autre chose qu’un sujet de test ou une arme. Dehors le monde n’est peut être pas sûr pour une jeune mutante, mais ce sera toujours mieux que cet endroit.
Demain, j’ouvrirais les cellules des sujets dangereux de la section 3. Le chaos créé sera assez important pour que j’ai une occasion d’évacuer la petite Anja selon mes plans. La transition entre nos anciens et nouveaux commanditaires a perturbé l’organisation et la sécurité du centre, je n’aurais pas de meilleur moment pour agir.
Je suis pragmatique, il y a peu de chance que j’en sorte vivante. Mais si c’est le prix à payer pour me racheter et apaiser un peu ma conscience, qu’il en soit ainsi.
Quelle ironie… Moi qui me suis toujours jurée de ne jamais laisser de sentiments entraver mon esprit scientifique, voilà que je m'apprête probablement à perdre la vie ou pire en faisant quelque chose de totalement irrationnel.
Je ne sais si j’ai perdu toute notion de logique ou si j’ai perdu l’esprit, mais il est trop tard pour faire marche arrière à présent et je ne peux non plus ignorer l’instinct qui me pousse à agir.
Je n’espère plus qu’une chose, que la petite Anja parvienne à me pardonner un jour et qu’elle vive en sécurité loin de cet endroit.
J’espère de tout coeur que cette enfant saura se dissimuler aux yeux des personnes malveillantes. “


Aujourd’hui, le docteur Brigid est venue me voir.
Elle avait l’air encore plus stressée que d’habitude. Elle est la seule personne qui me rassure un peu ici alors j’étais quand même contente de la voir.
Mais elle ne m’a donné aucun cours, ne m’a raconté aucune histoire. Elle parlait très vite et regardait tout le temps la porte de métal de ma chambre grise comme si elle avait peur qu’on l’écoute.
Elle m’a dit que demain, quelque chose d’important allait se passer. Elle m’a dit que je risquais d’entendre beaucoup de bruit mais que, quoi qu’il arrive, il faudrait que je garde mon calme.
Elle a ajouté qu’elle viendrait alors me chercher et me ferait sortir d’ici, du couloir gris et du bâtiment.
Elle est partie tout de suite après en m’interdisant de poser des questions.
J’ai un peu peur. Que va t’il se passer demain ?...
Est ce que je vais vraiment sortir d’ici ?

Alerte de sécurité ! Sujets dangereux hors de leurs cellules ! Alerte de sécurité ! L’équipe de contention est demandée pour une intervention d’urgence dans le secteur 3 !


17 décembre 2015,
Rapport sur l’incident du 16/12/2015 :

“ Tout est allé très vite.
La première explosion a eu lieu dans le couloir cellulaire du secteur 3. Puis, alors que la sécurité s’occupait d’en découvrir la source, selon les derniers rapports une bombe artisanal fixée à une porte du couloir, les cellules des sujets de test se sont ouvertes, libérant leurs propriétaires qui se sont attaqués à tout membre du personnel présent.
Il a fallu une heure entière à toute notre équipe d’intervention pour mettre fin à l’émeute ainsi déclenchée.
Le bilan a été lourd : trois sujets de test abattus, cinq blessés gravement, sept morts parmi le personnel du centre et une dizaine de blessés. Le sujet 26 est également porté disparu et nous n’avons découvert sa fuite que quatre heures plus tard.
Heureusement, la responsable de cette hécatombe a été capturée.
Brigid Liveim, biologiste et psycho-analyste du secteur 2, un très bon élément du centre. Elle a été interpellée et mise sous arrêt alors qu’elle se battait avec deux membres de la sécurité.
Après interrogatoire, elle a avoué être l’auteur de tout ce chaos et être restée pour permettre la fuite du sujet 26.
Conformément au règlement du centre qui accorde tout droit sur ses employés, le professeur Brigid Liveim a été transféré en salle d’interrogatoire intensif. Les moyens seront mis en oeuvre pour qu’elle nous fournisse des informations permettant de retrouver le sujet 26, puis elle sera exécutée pour sa trahison.
Nous vous tiendrons au courant dans les plus bref délais.
La capture du sujet 26 reste une priorité.
Ne vous laissez en aucun cas abuser par son apparence : malgré son âge elle est instable et extrêmement dangereuse. Si vous la retrouvez, contactez moi directement que je puisse réveiller son conditionnement mental et la mettre hors d’état. Nous ne pouvons prendre le risque qu’elle soit découverte par quelqu’un d’autre et que cela ne révèle l'existence du centre.
Et au cas ou vous me poseriez la question, oui son conditionnement ne fonctionne qu’avec ma voix et celle du docteur Holmes. ”

Docteur Seimong


Courir… Ne pas s’arrêter…
Elle m’a dit de courir… Sortir des tunnels et aller à l’est…
Elle m’a donné des vêtements et un sweat à capuche… Puis elle est partie…
Maintenant je suis seule…
Et je cours…

Partie V

L’aube se levait lorsque Kald regagna la colonnie dans les égouts du quartier nord de New York. Encore une nuit à fouiller les bennes derrières les immeubles et à fuir les sales types de la sécurité. Protéger les citoyens ? Mon oeil ! Protéger de qui ? Des clochards ?
Soupirant il rehaussa le sac à dos rapiécé qu’il portait sur l’épaule et tourna à droite pour se diriger vers la série de couloirs qui menaient directement au repère de la petite communauté souterraine à qui il appartenait. Au moins, ça faisait du bien de rentrer dans son étrange groupe, même si la vie n’était pas tendre avec eux, c’était toujours mieux qu’en haut. Et puis, les autres étaient comme sa famille.
Mais soudain, Kald se figea en entendant Démineur, son chien, aboyer près d’un pile de vieux cartons trempés et tonneaux éventrés qui se trouvait là. Intrigué, il s’avança prudemment. Son compagnon semblait avoir repéré quelque chose dans un creux entre les cartons. L’homme s’approcha et se pencha pour observer le petit coin sombre à peine assez grand pour le laisser passer à quatre pattes.
Ses yeux s'agrandirent alors de surprise.
Une fillette, sans doute à peine âgée de 9 ou 10 ans, encapuchonnée dans un sweat sale, se tenait contre le mur du fond, brandissant la lame d’un couteau émoussé. Elle semblait épuisée et affamée, et ses yeux trahissaient autant de crainte que de volonté. Et quels yeux ! Deux joyaux d’ambre brillant à la lueur de la lampe torche du vagabond des souterrains. Elle regardait tour à tour le chien et l’homme qui lui faisaient face, les mettant au défi d’approcher de ses yeux brillants.
Kald finit par s’asseoir par terre pour ne pas l’effrayer. Puis il lança d’une voix douce et amical :

“ Et alors petite, c’est comme ça qu’on salut les gens là d’où tu viens ? ”

Il eut un sourire amusé. La fillette ne répondit pas, continuant de le fixer farouchement, son arme levée.
L’homme fouilla alors dans son sac et en sortit un sachet de biscuits au chocolat qu’il ouvrit. Il en prit un et tendit l’autre à l’enfant.

“ Tu as faim ? ”

La concernée sembla hésiter un instant. Puis elle baissa doucement son arme, approcha lentement son bras et s’empara de la nourriture d’un mouvement rapide pour reculer de nouveau, rabaissant involontairement sa capuche sur ses épaules dans son mouvement sec. Elle engloutit d’une traite le biscuit, prouvant à son hôte la faim qui tiraillait son ventre. Kald lui, observait ses cheveux bruns en bataille et notamment les deux petites cornes qui en sortait. Comme beaucoup de monde il avait découvert l’existence des mutants et autres personnes dotées de capacités étonnantes lorsque celle ci avait été dévoilé au grand jour. Après tout, il était là lorsque New York avait été attaqué par ces choses, tout comme il savait que ces êtres se cachaient aujourd’hui pour la plupart, craints et repoussés qu’ils étaient par la population.
Aussi il se contenta d’ajouter :

“ Tu as de bien belles cornes dis moi. C’est peu commun. Comment tu t'appelles ? “

La fillette garda le silence, l’observant d’un regard hésitant.


Anja faisait face à cet homme qui lui avait parlé gentiment et lui offrait à manger sans rien lui demander d’autre que son nom. Et elle hésitait.
D’abord parce qu’elle ne savait pas si elle pouvait faire confiance à cette personne qu’elle ne connaissait pas malgré le manque d’animosité dans son attitude. Elle avait ses raisons pour ne plus faire confiance si facilement aux gens à présent. Elle avait vu et vécu leur cruauté.
Ensuite parce qu’elle se rendait compte qu’elle avait beau y réfléchir, elle ne parvenait pas à se souvenir de son nom de famille… Comme s’il était bloqué dans son passé… Des pans entiers de sa vie semblaient être devenus flous dans son esprit en fait.
Enfin, parce qu’après tout ce qui s’était passé, tout ce qu’elle avait vécu, elle n’était plus sûre qu’Anja soit le prénom qui lui corresponde encore.
Alors elle repensa à tout ce qui s’était passé. Tout ce dont elle se rappelait. L’orphelinat, le départ d’un être cher, l’homme à la veste de cuir, le couloir gris, la chose qu’on lui avait mise dans le corps, la disparition de son pouvoir au profit d’autre chose plus horrible, et ce fameux projet… Ce projet dont Brigid lui avait dit qu’elle faisait partie… Le projet… Chimera.
Brigid Liveim lui avait raconté la légende de la chimère, une créature de cauchemar que tous fuyaient et qui terrifiait par son seul nom. Était ce ça qu’elle était devenue ? Un monstre qui déclenchait la peur chez les gens même sans le vouloir ?
Elle hésita encore quelques secondes puis releva les yeux vers l’homme qui attendait patiemment qu’elle parle et répondit enfin :

“ Chimère, je m'appelle Chimère ”

En retour l’homme sourit.

“Et bien enchanté Chimère, moi c’est Kald et si tu as besoin d’un endroit où te cacher en ces temps difficiles je crois que je peux t’aider. “


27 novembre 2016, 08h02, Quartier sud de Manhattan, New York.

Le soleil venait de se lever sur la ville et les habitants commençaient à vaquer à leurs occupations dans ce climat de calme tendue qui agitait le monde.
C’est pourquoi les rues de New York n’étaient pas très remplies, si on excluait les patrouilles de sécurité qui finissaient leur ronde, ainsi qu’une petite silhouette encapuchonnée qui se faufilait d’une ruelle à l’autre, traversant les rues à toute vitesse.
Aussi silencieuse et discrète qu’un chat, Chimère atteignit la cachette et la sûreté des ombres d’une ruelle et se retourna vivement pour s’assurer qu’elle n’avait pas été suivie ni vue. Certaine que ce n’était pas le cas, elle se détendit et reprit sa route, longeant le mur de l’immeuble à sa gauche pour se diriger vers la prochaine grande rue. Plus qu’une à traverser et elle arriverait à une entrée des égouts qu’elle connaissait et avec laquelle elle ne prendrait pas le risque de se perdre dans le labyrinthe des sous-sol New-Yorkais.
Comme parfois, elle s’était levée quelques heures après minuit pour parcourir à la faveur de l’obscurité les rues de New York, fouillant les poubelles et bennes à ordure pour trouver ce dont elle avait besoin. Mais quelques fois, faire les déchets n’était pas suffisant.
Alors, depuis un an maintenant qu’elle vivait comme une fugitive, la fillette avait appris à développer certains autres talents, notamment dans le vol discret et le crochetage de serrures. Jenny à la colonie l’avait beaucoup aidée à ce niveau. Des compétences qui lui permettaient par temps difficiles de s'introduire dans les supérettes, pharmacies et autres petits magasins pour y dérober ce qu’elle cherchait. Une méthode risquée qui demandait de s’infiltrer dans des locaux sans alarme, mais qui lui avait permis plusieurs fois de trouver de la nourriture et des médicaments manquants.

La petite mutante se stoppa soudain à quelques pas de la fin de la ruelle. Le ronronnement d’une voiture roulant sur la rue principale venait de lui parvenir aux oreilles. Elle eut le réflexe immédiat de se plaquer contre le mur de l’immeuble qu’elle longeait, rabattant davantage la capuche de son sweat sur sa tête. Le véhicule se rapprocha, roulant à un rythme lent. Chimère retint son souffle, espérant que ça ne soit pas une voiture de police.
Le véhicule apparu sur la route, une camionnette portant le logo d’un plombier.
Chimère attendit tout de même que le véhicule s’éloigne et tourne à la prochaine rue. Elle soupira alors et, sans plus attendre, s’élança en travers de la rue à découvert jusqu’à la prochaine ruelle en face. Là, elle s’approcha de la bouche d’égout qu’elle cherchait et, soulevant la plaque métallique à l’aide d’un petit pied de biche que lui avait prêté Kald, elle se faufila dans le conduit, refermant l’entrée derrière elle.
A l’abri dans les tunnels de la ville, elle sentit sa pression se relâcher enfin. Le monde de la surface était dans une sorte de période passive de paix. Mais pour Chimère, ce n’était qu’un écran de fumée. Elle entendait les murmures tendus parmis les passants, elle voyait les regards méfiants que lançaient les gens aux images des héros et la façon dont ils pointaient du doigt les anormaux. La ville était toujours dangereuse pour les gens comme elle...
Tout en prenant tranquillement le chemin de l’abri qu’elle partageait avec Kald, Chimère se mit à penser à cette dernière année qui était passée.

Lorsque Kald l’avait trouvée réfugiée dans sa cachette de fortune, il avait immédiatement été touché par sa détresse et lui avait proposé de rester quelques temps avec lui et sa communauté pour se cacher de ses poursuivants. Mais bien vite, l’homme l'avait prise sous son aile et ces quelques jours étaient devenus des mois. L’intégration parmi les membres de la petite famille n’avait pas été des plus simples au début. Tous avaient été un peu inquiet de voir leur ami ramener avec lui une fillette cornue et apparement fugitive. Il faut dire que la découverte des êtres dotés de capacités étranges et certains désastres qui en avait découlés en avait marqué plus d’un. Mais bien vite, ils avaient adoptés la petite mutante, rassuré par sa gentillesse encore marquante malgré l’ombre qui errait continuellement au fond de ses yeux orangés.
De son côté, et malgré la méfiance naturelle et tenace qu’elle avait à présent envers les inconnus, la fillette avait rapidement accordé sa confiance à ce petit groupe qui se montrait si amical et soudés envers les membres de leur colonie. Rapidement, la petite fille cornue s’était intégrée au groupe et avait fait partie intégrante de leur famille. Tous s’amusaient de sa curiosité débordante et de la voir toujours explorer les souterrains à l’instar de Kald. Tout comme la fillette l’avait appris de son bienfaiteur, ils étaient tous des exclus de la société, des errants indésirables que les gens de la surface regardaient avec crainte ou mépris, alors la venue d’une petite fugitive dans leur famille n’était pas ce qui les inquiétait le plus.
De son côté, Chimère s’était liée peu à peu aux six membres de la colonie et tout particulièrement à Démineur, le chien du groupe, un bâtard croisé border collie qui était toujours joyeux d’avoir un nouveau compagnon de jeu. En échange de la tolérance et de la gentillesse de ces personnes qui l’avaient accueilli, Chimère avait daigné leur raconter son histoire. En revanche il n’y avait qu’à Kald, avec qui elle avait noué une relation très forte, qu’elle avait parlé de son nouveau terrifiant pouvoir, une lueur de honte et d’inquiétude dans le regard. Sa surprise passée, Kald s’était alors montré très compatissant et, bien loin de s’effrayer, avait tout fait par la suite pour calmer les crises d’angoisse dangereuses de la fillette, tout en évitant d’en parler à sa petite famille à qui elle ne cachait pourtant rien.
Si à ce niveau les premiers mois n’avaient pas été faciles, Chimère avait fini par réussir à contrôler un peu sa peur et ses coups de stress pour éviter que son pouvoir ne ressorte et ne blesse un membre de la communauté. Son bienfaiteur lui avait même appris à focaliser son attention sur une petite comptine qu’il connaissait pour apaiser ses crises éventuelles.
Parallèlement, l’homme lui avait aussi enseigné tout ce qu’il savait pour survivre dans la rue. Les endroits à éviter, les cachettes à privilégier, comment fouiller efficacement les poubelles, comment se mettre à l’abri du temps et du froid et bien sûr, comment s’orienter dans les égouts et souterrains.
Bientôt, la fillette s’était adaptée à la vie de recluse, y trouvant même son parti et retrouvant un peu de joie de vivre inattendue. Et surtout, elle avait retrouvé des personnes en qui elle avait de nouveau confiance et qui l’aidaient à avancer. Pour ça, elle avait pour Kald une reconnaissance sans limite et pour sa nouvelle famille, une fidélité sans faille.

La petite mutante mit soudain un terme à son fil de pensées. Elle venait d’arriver au tunnel qui menait au lieu souterrain où s’était installée la colonie. Démineur accourut aussitôt pour lui faire la fête en aboyant joyeusement, suivit non loin par Jenny. Un sourire aux lèvres, Chimère grattouilla le chien sous le cou des deux mains.

“ Tu as vu l’heure Chim ? Tu exagères ! “ lui reprocha la femme en mettant les mains sur les hanches et la couvrant d’un regard sévère.

La fillette lui décocha un sourire qui eut le don de lui faire immédiatement perdre sa sévérité.

“ Oui mais j’ai ramené des pommes fraîches ! “ répondit fièrement la petite cornue.

“ Et je parie que tu ne les as pas prise dans une poubelle. “ soupira la jeune femme en souriant malgré elle. “ Enfin, Kald t’attends, il est pas très content. “

Chimère perdit son sourire et grimaça.
Sans plus attendre et sous le regard bienveillant de Jenny, elle trottina jusqu’à la tente qu’elle partageait avec Kald. L’homme était assis par terre devant un petit réchaud et lui tournait le dos, ce qui ne l’empêcha pas de lui adresser la parole sitôt qu’elle entra dans la tente.

“ T’es encore sortie sans me prévenir. Franchement, je te demande pas grand chose Chim, juste d’être au courant. “

Chimère le regarda de ses yeux d’ambre et se sentit mal à l’aise. La voix de Kald était calme mais pleine de reproches. La fillette se frotta la tête avec gène, l’homme était le seul qui parvenait à la faire se sentir aussi penaude.

“ Désolée Kal’. “

“ En plus tu sais que le monde d’au dessus est encore plus dangereux de jour. Tu n’es vraiment pas prudente. “

Chimère soupira sans perdre toutefois son air embarrassé tout en décrochant son sac à dos de ses épaules. Elle savait que Kald avait raison, mais même si elle se sentait coupable elle avait parfois l’impression qu’il s’inquiétait un peu trop pour elle.
Si la situation semblait plus calme en apparence depuis quelques temps, elle ne s’y trompait pas, le monde du dessus n’était effectivement pas plus sûr pour eux, parias de la société. Dernièrement, la fillette avait entendu un type à la petite radio rafistolée de Jaalil faire un discours sur la sécurité de tous lors d’un débat et affirmer que les prétendus héros et autres “anormaux” étaient des dangers pour tous. Si elle n’avait pas compris le sens de ces paroles au début, elle avait vite appris que ce genre de discours reflétait la pensées générale des gens à leur encontre. Les personnes comme elle, dotées de capacités étranges, étaient des indésirables, craints et rejetés. On les dénonçait, on les montrait du doigt. Autant de comportements qui avaient augmenté l’angoisse de la petite mutante par rapport à l’extérieur.
Là haut, la sécurité semblait au coeur de toute la société, régulièrement secouée par des conflits entre humains, anormaux, héros et personnages mal intentionnés, ce qui les obligeait elle et sa famille à redoubler de prudence dehors.
Les rues étaient dangereuses pour les reclus, la méfiance des gens les désignait. Mais ça ne l’empêchait pas de sortir quand il s'agissait de trouver des vivres.
Sans répondre, la fillette sortie de son sac ses trouvailles de la nuit : cinq belles pommes rouges, des sachets de biscuits pas encore ouverts et un paquet de médicaments anti-douleur.
Voyant ces derniers, Kald fronça les sourcils en retirant du feu la cafetière qu’il avait mis à chauffer.

“ Chim, ces cachets et ces pommes, ils ne viennent pas d’une poubelle. Ne me dis pas que tu as encore volé ? Tu sais bien ce que j’en pense. “

“ Tu avais de la fièvre ce matin encore. répliqua cette fois la fillette en lui lançant un regard farouche. Il faut qu’on la fasse baisser. “

L’homme soupira et posa une main sur la tête de sa protégée.

“ C’est gentil de ta part, mais je préférerais vraiment que tu ne voles pas, nous sommes des exclus, pas des voleurs. Le monde d’en haut nous tolère déjà difficilement, ne lui donnons pas raison. “

La fillette hocha la tête à contre-coeur. Elle n’avait pas du tout la même répulsion que Kald à voler. Elle considérait toujours que les gens d’en haut avaient tout ce dont ils avaient besoin alors leur en dérober un peu ne devait pas changer beaucoup.
Kald soupira devant le peu de conviction de la petite cornue et leva les yeux au ciel. Mais finalement il laissa un sourire naître sur ses lèvres et donna une légère bourrade amicale sur l’épaule de Chimère et l’invita à venir prendre le petit déjeuner, retrouvant sa bonne humeur habituelle.
La petite mutante sourit et feignit de se plaindre du léger coup sur l’épaule puis rejoignit joyeusement l’homme.


Cette fillette a dû vivre l’enfer.
Je ferais tout pour la protéger de ce monde. Si aucun n’accepte de voir au delà de son apparence et sa nature et bien soit, la colonie et moi seront les seuls. J’espère seulement que ce monde a fini de la faire souffrir, mais je sais que je me berce probablement d’illusions…
L’avenir nous le dira.

Kald


Sujet 26 : Chimère 137910marvgifmara




Dernière édition par Chimère le Sam 24 Juin - 16:23, édité 1 fois
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James R. Rhodes


James R. Rhodes

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Sujet 26 : Chimère VIDE
MessageSujet: Re: Sujet 26 : Chimère   Sujet 26 : Chimère Icon_minitimeSam 24 Juin - 16:22






COUCOU LE NOUVEAU !


- Best of luck ! -




Je serai la personne en charge de ta fiche !

Tout d'abord, joli choix de personnage !
La meilleure des chances pour terminer ta fiche !

N'oublie pas de que tu as 7 jours pour compléter le tout, si tu nécessites plus de temps, signale le sur ta fiche ! Pour t'aider, je te conseille de lire le règlement, sans oublier la chronologie et l'intrigue. La ChatBox est ouverte si tu veux venir socialiser un peu et demander conseil aux autres. Pour terminer, n'oublie pas de signaler ta fiche une fois le tout terminé !

Enfin le plus important, nos boîtes à MP restent disponibles en tout temps !

Amuse-toi et à bientôt pour la modération !






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Chimère


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Sujet 26 : Chimère VIDE
MessageSujet: Re: Sujet 26 : Chimère   Sujet 26 : Chimère Icon_minitimeSam 24 Juin - 16:27

Merci pour le message d'accueil !
Je pense que ma fiche est terminée du coup (et toujours aussi longue SBAF). =3
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James R. Rhodes


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Sujet 26 : Chimère VIDE
MessageSujet: Re: Sujet 26 : Chimère   Sujet 26 : Chimère Icon_minitimeSam 24 Juin - 16:54






BIENVENUE À BORD !


- Enfile ton masque et saute à bord ! -




Un bravo tout spécial à toi qui a enfin rejoint la communauté !

TRÈS longue présentation qui mérite sa validation du premier coup !
Amuse toi, profites et surtout reste toi-même !!



N'oublie pas de recenser ton avatar, d'également recenser ton personnage afin de compléter nos dossiers à ton sujet ! Aussi, histoire d'améliorer ton expérience, n'oublie pas d'ouvrir une fiche de liens et éventuellement un journal de bord ! Si jamais tu as envie de te lancer dans l'action, tu peux à ton choix faire une demande de RP !

Enfin le plus important, amuse-toi bien !






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MessageSujet: Re: Sujet 26 : Chimère   Sujet 26 : Chimère Icon_minitime

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